Le Marteau sans maître, 1934
Commune présence
Tu es pressé d'écrire,
Comme si tu étais en retard sur la vie.
S'il en est ainsi fais cortège à tes sources.
Hâte-toi.
Hâte-toi de transmettre
Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance.
Effectivement tu es en retard sur la vie,
La vie inexprimable,
Comme si tu étais en retard sur la vie.
S'il en est ainsi fais cortège à tes sources.
Hâte-toi.
Hâte-toi de transmettre
Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance.
Effectivement tu es en retard sur la vie,
La vie inexprimable,
La seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t'unir,
Celle qui t'est refusée chaque jour par les êtres et par les choses,
Dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
Au bout de combats sans merci.
Hors d'elle, tout n'est qu'agonie soumise, fin grossière.
Si tu rencontres la mort durant ton labeur,
Reçois-là comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride,
En t'inclinant.
Si tu veux rire,
Offre ta soumission,
Dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
Au bout de combats sans merci.
Hors d'elle, tout n'est qu'agonie soumise, fin grossière.
Si tu rencontres la mort durant ton labeur,
Reçois-là comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride,
En t'inclinant.
Si tu veux rire,
Offre ta soumission,
Jamais tes armes.
Tu as été créé pour des moments peu communs.
Modifie-toi, disparais sans regret
Au gré de la rigueur suave.
Quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit
Sans interruption,
Sans égarement.
Tu as été créé pour des moments peu communs.
Modifie-toi, disparais sans regret
Au gré de la rigueur suave.
Quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit
Sans interruption,
Sans égarement.
Essaime la poussière
Nul ne décèlera votre union.
* * *
Presenza comune
Tu hai fretta di scrivere,
come se fossi in ritardo sulla vita.
Se è così procedi alle tue fonti.
Affrettati.
Affrettati a trasmettere
la tua parte di meraviglioso di ribellione di generosità.
È vero, sei in ritardo sulla vita,
la vita inesprimibile
la sola in fin dei conti alla quale tu accetti di unirti,
quella che ti viene rifiutata ogni giorno da esseri e cose,
dalla quale ottieni e a fatica qua e là scarni frammenti alla fine di lotte all’ultimo sangue. Fuori di essa, ogni cosa non è che agonia sottomessa, fine volgare.
Se incontri la morte durante il tuo faticoso lavoro,
ricevila come la nuca coperta di sudore trova buono il fazzoletto asciutto, chinandoti.
se vuoi ridere,
offri la tua sottomissione,
mai le tue armi.
Sei stato creato per momenti poco ordinari
cambia te stesso, sparisci senza rimpianto
agli ordini di un dolce rigore.
Quartiere dopo quartiere l’eliminazione del mondo prosegue
senza interruzione,
senza smarrimento.
Disperdi la polvere
Nulla rivelerà la vostra unione.
(Traduzione di Anna Rita Margio e Nicola Sguera)
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